lundi 31 mars 2014

Episode 6 : L'Ombre de la Mort

Le côté moins sympa du job, c’est que je me suis engagée à argumenter mes réponses négatives, mes refus de manuscrit. À bas, les phrases bateau « malgré toutes ses qualités, bla, bla... » ou « comprenez que nous devons être très sélectif, bla, bla », dans le premier cas, ils n’ont pas aimé, dans le deuxième, ils n’ont même pas lu...
Souvenez-vous, l’Art Français de la Guerre d’Alexis Jenni, Goncourt 2011. Ce prof de SVT avait envoyé 17 fois son manuscrit à la même maison d’édition avant qu’il soit finalement lu et apprécié à sa valeur...
 
Voici ma façon de procéder : dans ma maison à compte d’éditeur, c’est moi qui paye, ça vous l’avez compris dans l’épisode 1.
Je lis le manuscrit, si je suis de suite conquise, vous recevrez un avis positif avec acceptation de votre manuscrit.
Si j’ai bien aimé globalement, mais n’ai pas eu de coup de cœur, je vais demander l’avis d’un second lecteur choisi par moi-même dans ce qui me semble être le cœur de cible de votre ouvrage (jeunesse, adulte, homme, femme...)
Si je n’ai pas aimé, vous recevrez un avis négatif relevant les points en terme de style et de récit qui m’ont gênée. En général, quand ça ne m'emballe pas, je ne vais pas au bout. Vous comprendrez qu'il y a d'autres manuscrits à lire et le but est que je sois complétement emballée, évidemment.
Quand vous m’envoyez votre manuscrit, je m’engage à le lire et vous vous attendez à une réponse sincère et honnête de ma part comme indiqué sur le site internet de ma maison. Il n’y aura pas de phrase hypocrite et bateau.
J’essaie dans la mesure du possible de prendre des gants, mais il est difficile de faire comprendre son point de vue en utilisant des phrases généralistes... Je sais également qu’il est difficile pour un auteur de comprendre le point de vue d’un lecteur. On ne voit pas toujours pourquoi ce qui nous semble « couler de source » n’est pas aussi limpide pour le lecteur. N’oubliez pas que vous en savez beaucoup plus que lui et que vous devez l’aider à entrer dans votre monde !
Après, et c’est un autre problème, il faut aussi savoir accepter les critiques et s’en servir pour s’améliorer !
Évidemment, outre le style, aimer ou ne pas aimer le récit en lui-même est tout à fait subjectif et dépendant de l’histoire passée, présente et future du lecteur ainsi que de tout ce qu’il a pu voir et lire auparavant.

Un dernier conseil :
Je ne saurais que trop vous conseiller de relire et corriger ou faire relire et corriger par un/des tiers votre ouvrage avant envoi à une maison d'édition car un manuscrit truffé de fautes, avec des mots doubles ou manquants, des phrases sans queue ni tête, ne fait malheureusement jamais bonne impression... N'oubliez pas que nous sommes avant tout des lecteurs !
 
Désolée pour le titre qui fait peur, je sais ce que c'est que de recevoir une critique négative de son ouvrage...ça fait mal !

4 commentaires:

  1. Je n'ai qu'une chose à dire, BRAVO !
    Et comme toujours c'est ton honnêteté qui me touche, c'est ce que j'aimerai que tu fasse si tu avais mon manuscrit entre tes mains, un avis franc sans détour, même si c'est douloureux, c'est mieux que d'être démuni face à une réponse sans grand intérêt...

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    1. Merci Julia, malheureusement beaucoup d'auteurs ne veulent pas croire ce que je leur dis parce qu'ils ont reçu des avis positifs et des encouragements de leur famille ou amis et même de blogueurs qui sont malheureusement loin de la vérité et veulent seulement ne pas faire de peine. C'est dommage, car ça n'aide pas du tout !

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    2. Je comprend, mais en général ce ne sont pas des points de vue très objectifs...

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  2. comme dit sur ta page, si l'auteur n'accepte pas les critiques d'un potentiel éditeur, mieux vaut qu'il arrête d'écrire

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