Parlons arts plastiques...
Je trouve que les couvertures des livres actuellement se ressemblent toutes ou presque. Une jolie fille photographiée avec une jolie robe ou avec un joli mec, le tout retouché et bien lisse. A croire que tous les livres racontent la même histoire. Des fois, ce sont carrément les mêmes photos simplement travaillées différemment sur les deux couvertures de deux livres n'ayant aucun rapport...
J'ai voulu faire de mon côté le pari d'une vraie valeur ajoutée à la couverture en faisant appel à des artistes dessinant traditionnellement (ou travaillant si bien à la tablette graphique que ça paraît dessiné au papier/crayon...)
J'ai donc démarché des "dessineux" pour connaître leur tarif. Cette palette s'est étalée du simple au x24 (x24, sérieux...je vous explique pourquoi dans un second paragraphe). Mais la plupart, pour ne pas dire tous, ont demandé une somme forfaitaire. Je me suis donc posée cette question. Pourquoi l' illustrateur devraient être payé au forfait alors que l'auteur est rémunéré au pourcentage du prix de vente ? L'un comme l'autre ont leur avantage et inconvénient. Si le livre ne se vend pas très bien, l'auteur (au pourcentage) ne gagnera pas beaucoup alors que l'illustrateur (au forfait) aura son petit pécule assuré. Au contraire, si le livre marche très bien l'auteur gagnera plus et l'illustrateur restera bloqué à son forfait déjà versé...Vous comprenez ?
Pour définir le tarif que j'étais prête à payer pour une illustration au forfaitaire (puisque tous ont demandé une somme payable directement), j'ai, moi, ramené en pourcentage du prix de vente en extrapolant au nombre de livres que j'espère vendre. Et là encore, je trouve que l'illustrateur est bien mieux rémunéré que l'auteur au vu des sommes qu'il demande. Pourtant, en terme de temps de travail, ça n'a rien à voir. (Oui, je résonne en terme de temps de travail, je suis issue du monde salarié.) Les "dessineux" admettent passer environ 1 à 2 jours sur une illustration de couverture, là où un auteur passe... 6 mois à 6 ans pour écrire un roman ? Comprenez ma façon de voir les choses...
Un illustrateur bossant pour une petite maison a, en effet, tout intérêt à se faire payer le plus cher possible au forfait. Par contre, un illustrateur bossant pour une grande maison ferait mieux de demander un rémunération en pourcentage des ventes. Mais les habitudes ont la vie dure...et finalement, il y a toujours un perdant.
Pour en revenir au x24 (je veux dire par là qu'un illustrateur m'a donné un prix 24 fois supérieur au tarif le plus bas que j'ai dégotté), je vous explique parce que ça vaut le détour.
Quand à la vue de ce prix exorbitant, j'ai dit que c'était trop cher, on m'a donné cette raison. "Mais c'est parce qu'on est deux !", donc, sous-entendu, "on double le tarif"...Pardonnez-moi mais je n'ai pu m'empêcher de pouffer de rire en lisant cela. En voilà qui n'ont rien compris à comment marche le commerce...et qui n'ont sans doute jamais été salariés...
Messieurs, dames, doubler un tarif en prétextant que vous êtes deux revient à dire qu'à deux vous mettez deux fois plus de temps pour faire le travail qu'un gars tout seul...cherchez l'erreur. Je veux bien croire que vous ne vous entendez pas très bien, mais ce n'est pas à moi de payer les pots cassés. Excusez-moi mais, dans ce cas, je vais prendre quelqu'un qui bosse seul...au revoir.